Atmosphère anisée

Publié le par Martin Greere

La nymphette et le shaolin


L'histoire qui suit est tirée de fait réels, le noms des personnages a été modifié pour préserver leur identité (de toute façon je ne connais pas leurs noms)

       Une nuit de juin 2009, celle du 27 au 28 pour être plus précis, une légère brise s'était levée durant la journée, et pourtant le son du Sénégal s'évadant du parc parvenait à mes oreilles et commençait à contaminer mes jambes.
Une omelette aux courgettes - c'est pas dégueux - et un verre d'eau plus tard, me voilà dressait sur mes vaillantes guiboles qui me transporte partout sur Terre, à contempler des femmes en boubou bouléguer à un rythme endiablé, petit égarement dans la tribu des fesses magiques.
Etre debout c'est bien, mais ça fatigue le dos quand même, une idée me vînt, s'accouder au bar ça soulage le dos, allez on va vérifier.

La bienséance m'interdisant formellement de me rendre dans un lieu de consommation sans le sou, me conduit au distributeur, et de là entendre des applaudissement couplés à la musique me conforta dans mon idée de m'accouder.

Je crois qu'il était 23h, et c'était moyennement calme, le son à fond de fond comme à la maison, et plein de gens pas comme à la maison. Les applaudissements venaient peut-être du disque après tout.

Je ne sais pas trop comment ni pourquoi, mais le patron à d'un coup décidé de faire venir toute la tablée du fond sur la route devant l'enseigne pour les faire danser un genre de casatchok revisité, pas facile pour dire bonjour au gens mais bon j'aurais essayé.
En fait plus tôt dans l'après-midi une petite troupe de danse était venu faire un petit spectacle devant le bar, puis ils ont mangé là et continué à danser, petit à petit d'autre s'y sont mis.
On se serait cru dans une pub pour café liégeois avec tout le monde qui danse dans tous les sens, ensemble ou tout seul, dans un trip, ou dans un autre, voir dans aucun, acteur ou spectateur en tout cas tout le monde regardait.

Au milieu de ce fatras de gens heureux ou juste content de bouléger ensemble, chacun avait son style propre, rigide ou plus souple, et même déjanté. La légère brise s'intensifiait, mais tous étaient plus fort que le vent.
Il y avait cette femme en robe bleue qui avait sans doute plus d'un coup dans le nez, et malgré ou grâce à ça, une fluidité et une souplesse dans ses mouvements, comme si le vent la faisait danser, un rythme ininterrompu sauf par la fatigue au bout de la nuit. Elle avait pas si bu que ça en fait, vu qu'elle a rembarré plusieurs mecs, ou alors elle est lesbienne, va savoir.

Dans un tout au style, un rondelet bonhomme avec les cheveux en arrière pratiqué l'art issus du monastère de la jeune forêt avec aisance et lourdeur, le bedon le ralentissant, il avait bu aussi. En même temps à cette heure-ci tout le monde avait bu.

Le final, on ne sait pourquoi, un chorégraphe de passage nous fit marcher au pas sur le macadam en rang, puis 2 par 2, encore en rang, faire des ronds, ça venait vraiment de nul part.

Ca faisait longtemps que je m'étais pas autant amusé alors que j'avais pas prévu de m'amuser.

Publié dans Nuit

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